Un environnement en mutation, un projet stratégique de transition
Plan d’actions collaboratif, le nouveau projet stratégique permet de se projeter pour les quatre prochaines années. Dans un contexte environnemental, économique et social de transition, il implique une profonde et nécessaire mutation de l’acte d’aménager, et surtout de réaménager. Echange avec Antoine Monnerie, Directeur Général de Territoires Rennes.
Comment a été élaboré le projet stratégique pour 2024-2028 ?
Ce projet est notre feuille de route. Nous tenions à l’élaborer de manière collaborative. Chacun•es de collaborateur•ices, et les administrateur•ices des trois conseils d’administration, doivent pouvoir se l’approprier. Nous avons travaillé en ce sens, pendant un an, avec le cabinet Mensia : David Nazarenko, directeur associé et Daniel Dobricean, consultant.
Nous avons pris le temps de rencontrer un large panel d’acteurs publics et privés de notre écosystème local. Nous avons organisé des séminaires pour mobiliser l’intelligence collective. Et mis en place un pilotage collégial avec le codir, impliqué tout au long du processus : relai indispensable auprès des équipes. L’idée étant, avant tout, de créer du commun, donner du sens et de l’adhésion à ce projet.
Quels sont les principaux enjeux pour les années à venir ?
Aujourd’hui, il y a un changement de paradigme. Il faut accueillir de nouveaux habitant•es, de nouvelles entreprises, tout en tendant vers la neutralité carbone. Comment Territoires, entreprise d’aménagement, se positionne face à ce double enjeu ?
Pour y répondre, Territoires Rennes peut intervenir sur un large spectre de la chaîne de production de la ville. Tout d’abord en consommant le moins possible de terres agricoles et en réduisant la voilure des espaces à urbaniser : c’est l’objectif du ZAN, dans le cadre de loi Climat et Résilience. Le renouvellement urbain doit ainsi être la priorité tant par le recyclage d’anciennes friches ou d’espaces délaissés de la ville comme à La Courrouze ou EuroRennes, que dans la reconquête des coeurs de ville dans les communes de la métropole.
Quels sont les objectifs de ce nouveau projet stratégique ?
Nous avons dégagé 5 axes stratégiques. Il y est plus question de réaménagement que d’aménagement, car la donne a changé en matière d’extension urbaine. Comme pour le Centre ancien de Rennes. Mais aussi Maurepas ou Le Blosne, des quartiers dits ANRU*, pour lesquels nous avons développé un véritable savoir-faire, et modifié l’image du quartier.
Dans cette feuille de route, il est aussi question de l’importance de la diversification de nos offres de services et de nos partenaires. Nous souhaitons, dans les années à venir, amplifier nos coopérations, avec des acteurs à la croisée de plusieurs métiers comme avec la SEM Energ’iV, Citedia, l’EPF de Bretagne…
Nous abordons également notre rôle dans l’amélioration de la performance bâtimentaire. Être le moins impactant possible sur l’environnement naturel, c’est tout l’enjeu des projets accompagnés par Territoires. Nous souhaitons aller plus loin sur les sujets innovants et accompagner les collectivités sur les questions de surélévation, de mutabilité des usages…
Territoires Rennes, acteur et moteur des transitions est un des axes de ce projet. Depuis son origine, Territoires a fait de l’innovation, un marqueur distinctif de ses interventions, dans son coeur de métier. Il nous faut davantage le mettre en valeur, comme notre rôle d’accompagnateur à la structuration des filières de construction peu carbonée, sur l’urbanisme transitoire ou encore dans la participation citoyenne.
Quelles sont les conditions pour les mettre en oeuvre ?
Nous sommes une entreprise au service des politiques du territoire pour les 43 communes de la métropole. Notre modèle économique est basé sur la concession d’aménagement à 90 %. Ce sont des contrats longues durées de 15, 20 ans voire plus… Mais n’oublions pas que nous sommes un acteur économique à part entière qui doit rester performant.
Il nous faut donc maintenir la stabilité de notre modèle économique, affirmer nos valeurs et nos missions au service du territoire et des transitions, poursuivre la formation de nos équipes et l’évolution de notre organisation pour atteindre ces objectifs. Et dans le contexte actuel, maintenir un plateau est déjà un challenge ! Ce qui fonctionne aujourd’hui ne fonctionnera sans doute plus dans cinq ans. Notre rôle s’inscrit entre continuité et devoir d’inventer et de se renouveler sans cesse.