Passant de 124 000 à près de 200 0000 habitants entre 1954 et 1975, Rennes connaît alors le rythme de croissance le plus rapide parmi les villes de plus de 100 000 habitants. Beaucoup de Bretons ont quitté les campagnes pour trouver du travail en ville, à la faveur d’une industrialisation nouvelle qu’illustre notamment l’usine Citroën et les 13 000 salariés qu’elle comptera en 1970.
La Ville de Rennes adopte, en 1958, un plan directeur d’urbanisme et crée les sociétés d’aménagement auxquelles elle pourra confier les opérations qui en découlent.
Territoires Rennes trouve ici son origine, en pilotant les premiers projets de renouvellement urbain qu’imposent les destructions de la seconde guerre mondiale et l’insalubrité de certains quartiers d’habitat. Elle s’appelle alors, à sa création par la Ville de Rennes en 1957, la SAEM Société de Rénovation de l’îlot de la rue de Brest (SRIRB).
A la fin des années 1950, 30% des logements n’ont pas l’eau courante.
Les premières interventions concernent la rue de Brest et le quartier de Bourg – L’Evesque. Le mode opératoire est très différent d’aujourd’hui : raser puis rebâtir. Une partie des habitants est relogée dans la cité d’urgence érigée à la périphérie ouest de la ville, à côté de la ferme de Cleunay, d’autres rejoignent les nouveaux immeubles de Maurepas dont la construction vient juste de commencer.
Suivront les interventions sur les secteurs Dinan / Saint-Malo, Saint-Malo / Ille, la rue Capitaine Dreyfus, Chézy-Dinan ou le Bas des Lices.
La nouvelle politique vise à construire des immeubles d’habitation à la place des maisons insalubres ou des locaux artisanaux ou industriels qui iront s’installer dans des zones qui leur sont plus spécialement destinées.
En 1975, une nouvelle structure voit le jour : la Société d’économie mixte Rennaise de Rénovation (SRR). Un nom qui dit bien le métier d’alors : reconstruire la ville sur la ville.
Progressivement, à partir des années 1980, les principes d’urbanisme dits « fonctionnalistes », qui ont guidé les rénovations précédentes et séparé les usages, sont en partie abandonnés.
Une nouvelle génération d’ « opérations d’aménagement » voit le jour caractérisée par la volonté de mixer fonctions résidentielles, économiques, espaces verts, mobilités… mais aussi marquant un intérêt nouveau pour un renouvellement urbain qui s’appuie sur l’existant en valorisant ses atouts et caractéristiques.
Ce sont les projets urbains « Bords de Vilaine » (Zac du Mail et Zac Mabilais), Saint-Hélier, Alphonse Guérin puis les aménagements réalisés autour des centres commerciaux du Gros Chêne (quartier Maurepas) ou de Kennedy (quartier Villejean).
En 1987, la SRR compte alors 7 collaborateurs.
A partir des années 1990, la SRR, rebaptisée S2R, intervient dans le district de Rennes et aménage notamment les zones d’activités économiques d’Ecoparc à Montgermont ou des Bretins à Saint-Gilles. L’aménagement de quartiers résidentiels suivra à Acigné avec la Zac du Centre puis la Zac Vert Village à Montgermont et la Zac Lande de Brin à Thorigné-Fouillard.
C’est le début d’une intervention plus globale, s’appuyant sur une stratégie urbaine qui lie l’évolution de Rennes à celle des communes voisines à travers le concept de « ville archipel ».
Les années 1990 marquent aussi l’engagement du dernier grand projet d’extension urbaine à l’intérieur de Rennes : le quartier Beauregard, dont l’aménagement se fera en préservant et valorisant le patrimoine bocager issu de son héritage agricole.
En 2000, pour faire de la S2R un des outils de cette stratégie, la Ville de Rennes cède la moitié de ses parts à Rennes Métropole. Le périmètre d’intervention de la société devient métropolitain.
En 2001, un nouveau nom lui est donné : Territoires & Développement, Société d’Aménagement du Pays de Rennes.
En 2006, 7 personnes venues de la SEMAEB rejoindront l’entreprise, amenant avec elles 6 opérations.
Les interventions de Territoires se répartissent alors de façon équilibrée entre Rennes et les communes de la communauté d’agglomération, avec des projets d’échelles très variés.
La Société publique locale d’aménagement (SPLA) Territoires Publics est créée aux côtés de la Sem Territoires & Développement. Le choix de faire coexister ces deux outils d’aménagement repose sur la volonté d’offrir un accompagnement différencié aux acteurs publics et/ou privés.
Alors que la Sem Territoires & Développement peut accompagner tout acteur public, après mise en concurrence, et tout acteur privé dans le cadre de projets d’aménagement ou de construction, Territoires Publics appartient entièrement aux collectivités qui composent son capital. Elle réserve son activité à ces collectivités et peut les accompagner depuis les études préalables jusqu’à l’achèvement des opérations d’aménagement ou de construction.
Dernier site d’extension urbaine intra-rocade, les 600 hectares que compte le secteur d’étude ViaSilva sont voués à la mise en œuvre des principes de l’EcoCité. Rennes Métropole et la commune de Cesson-Sévigné, sur laquelle se développe la majeure partie du projet, choisissent de créer ensemble une entreprise publique ad hoc, entièrement dédiée à la mise en œuvre de ce grand projet, mais pouvant s’appuyer sur l’expertise et les moyens généraux de Territoires.
La SPLA ViaSilva est donc créée et une équipe de Territoires lui est affectée qui se consacre à la réalisation des études puis au pilotage des premières opérations d’aménagement qui en découleront.
2013 marque également la création de la SAS Territoires & Perspectives, filiale de Territoires & Développement, dont la vocation est le portage immobilier sur des secteurs en renouvellement urbain ou en cours d’aménagement favorisant l’accueil de jeunes entreprises, d’acteurs de l’Economie sociale et solidaire, de polarités commerciales et de services…
En 2016, prenant acte de l’évolution des demandes des collectivités et des missions confiées à l’ensemble Territoires (écoTravo copropriétés, développement des énergies renouvelables en lien avec les opérations d’aménagement, pilotage du projet Pasteur, mission « commerces » intégrée à l’opération Rennes Centre ancien, accompagnement de grands propriétaires fonciers dans la restructuration de leur patrimoine…), un travail collectif est engagé pour construire un « Plan stratégique de développement » inscrit sur la période 2017-2022.
Associant les collectivités de la métropole rennaise, élus et services, ainsi qu’un certain nombre de partenaires, ce travail est restitué lors d’une journée de débats et de visites le 13 octobre 2017, réunissant plus de 200 personnes.
Territoires compte aujourd’hui près de 70 collaborateurs, exerçant les métiers de chef-fe de projets, responsable d’opérations ou assistant-e d’opérations ou des missions transversales (juridique et administratif, foncier, financier, ressources humaines, communication et médiation).
Ses missions se sont diversifiées à l’image du foisonnement des enjeux et sujets qui se croisent aujourd’hui dans la fabrication urbaine. La ville « incluante », la transition écologique et les processus collaboratifs sont au cœur de ces évolutions, visibles dans chacun des projets qui nous sont confiés.
Territoires & Développement voit s’accroître le nombre de missions visant à accompagner des acteurs privés dans la mise en œuvre de projets structurants en faisant le lien avec les collectivités concernées.
Territoires Publics élargit progressivement son actionnariat et le nombre de communes qu’elle accompagne dans des processus opérationnels « au long cours ».
Enfin, la SPLA ViaSilva est en plein déploiement opérationnel et prend la mesure de son périmètre d’intervention avec de nouveaux projets comme la Porte de Tizé.