20 septembre 2022 Beauregard-Quincé | La Ferme de Quincé : un tiers-lieu agricole, culturel et social
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« Nous sommes une association d’une quinzaine de membres qui s’est créée en 2019 autour d’un premier événement ici à la Ferme de Quincé. On est une bande de copains qui se connaissent depuis plus de 10 ans avec des métiers, connaissances et savoir-faire différents, rassemblés autour de valeurs communes telles que l’environnement, la sobriété énergétique, l’accessibilité alimentaire et l’univers culturel.

Notre projet a été lauréat de l’appel à manifestation d’intérêt lancé par la Ville de Rennes et Territoires pour la création d’un tiers-lieu agricole et culturel. Nous nous sommes installés en avril 2021 pour une première saison autour d’un projet de guinguette. L’idée est de pouvoir proposer une cantine qui n’est pas trop chère avec de bons produits, des concerts, des ateliers et animations dont on étoffe l’offre progressivement. Nous voulions créer un vrai lieu de vie, d’accueil pour les habitants en faisant d’abord connaître le projet pour pouvoir financer ensuite le projet de maraîchage. »

 

Entretien avec Marine Kunstmann et Valentin Fontaine, membres du collectif 35 Volts

UN HECTARE DÉDIÉ À L’EXPLOITATION AGRICOLE

 

« Pour trouver les maraîchers, nous sommes allés chercher des compétences extérieures. La première saison d’ouverture nous a permis de financer les deux premiers salaires liés à l’exploitation agricole. On a ensuite pu commencer à travailler le terrain, le montage des serres, la division des parcelles grâce à des chantiers participatifs et bénévoles. L’objectif est d’avoir des paniers de légumes en vente directe à la ferme et de pouvoir les transformer directement ici à la restauration.
Et, en cas de surplus, faire de la vente aux restaurateurs. Il y a aussi toute la partie activités. Pour le moment, on teste des choses, on voit ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Nous cherchons à aller vers des activités qui permettent une vraie mixité sociale et intergénérationnelle. Par exemple, on développe les dimanches Bingo, la boom pour les enfants, la kermesse, le vide-grenier, etc. Des choses simples, populaires qui parlent aux gens et les rassemblent. On ouvre également des créneaux « carte blanche » dans la programmation culturelle pour des associations plutôt amateures qui souhaitent se produire.

 

Pour 2023, nous sommes en attente de plus de visibilité concernant la réhabilitation de la grange dans laquelle nous souhaitons réaliser d’autres projets. On espère également développer une activité de conciergerie sociale à l’intérieur de la ferme pour capter tout un public que nous n’avons pas encore touché à travers la guinguette et le maraîchage. Nous voulons aller les chercher en répondant aux besoins pour que de nouvelles personnes bénéficient de ce nouveau coeur de vie, de ce nouvel équipement culturel et alimentaire. »

UN LIEU OUVERT SUR LE QUARTIER, DES LIENS QUI SE TISSENT

 

« La démarche de voisinage et de proximité fait partie intégrante de nos manières de faire. Nous sommes en lien avec les deux fermes voisines occupées par un couple de personnes âgées installé depuis plus de 40 ans et l’Atelier A4, un collectif de designers.

 

L’année dernière, on avait besoin de se concentrer sur notre projet à la ferme pour se construire et se consolider. Maintenant que nous sommes plus solides, on peut s’ouvrir plus sur le quartier. Nous participons à tous les conseils de quartier, nous sommes en contact avec la maison de quartier Le Cadran, et invités aux réunions de coordination des bailleurs sociaux. Nous souhaitons intégrer des groupes de travail et mener des actions et initiatives collectives en partenariat avec les structures sociales et les associations de quartier et de Rennes, comme les 48h de l’agriculture urbaine auxquelles nous avons participé cette année.

 

Tout le pilier social se retrouve dans tout ce qu’on fait à Quincé. D’ailleurs cette année, on a eu beaucoup de demandes pour faire du bénévolat maraîchage. Ce sont soit des gens du quartier qui ont envie de donner un coup de main ou qui souhaitent travailler la terre, soit des gens en étude ou en reconversion professionnelle. Le projet fonctionne en grande majorité sur le bénévolat (bar-maraîchage). Pour nous, le succès a été au rendez-vous lorsque les habitants du quartier sont venus de plus en plus nombreux. À tel point que depuis cette année on compte beaucoup d’entre eux parmi nos bénévoles. De voir qu’eux-mêmes prennent part au projet, le font évoluer et l’habitent plus que juste pour venir boire un verre ou sortir, c’est très gratifiant ! ».

Chiffres clés

 

LE PARC CHAMPÊTRE :

  • 60 000 m2 de vallons naturels
  • 55 000 m2 destinés à l’agriculture urbaine
  • 36 000 m² de bosquets, petits bois
  • 17 000 m² de prairies de jeux
  • 15 000 m² de roselière
  • 3 000 arbres et arbustes à planter

 

PROGRAMME DE LOGEMENTS EN COURS :

  • « L’île ô Bois » (Ataraxia / A’DAO et Liard & Tanguy) : projet à ossature bois issu de l’AMI « Construction bois pour tous » - 111 logements dont 39 maisons (accession libre et maîtrisée, locatif social)

 

 

Crédits photographiques : © Joel Hayter Photographie & Simon Cramar