8 septembre 2022 Vern-sur-Seiche | Le bocage habité : de la contrainte technique aux espaces de contemplation et de production nourricière
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« L’aménagement paysager des vallons repose tout d’abord sur la renaturation des ruisseaux. Ici, on laisse l’eau dans son état le plus naturel, en tant que milieu écologique et géographique. Ensuite, il y a bien-sûr une réflexion urbaine à l’échelle du quartier, notamment pour la gestion des eaux de pluie. On a donc créé des noues et bassins de rétention qui ont, en premier lieu, une fonction purement technique mais qui s’intègrent au paysage pour finalement devenir aussi importants que le ruisseau. Il s’agit donc de redonner une place à des milieux naturels comme le ruisseau et de les faire coexister à travers le projet de paysage avec la contrainte urbaine induite par les éléments plus techniques. »

 

Entretien avec Arnaud Hollard et Delphine Renard - Architectes et Paysagistes concepteurs pour l'Agence AXP Urbicus, dirigée par Jean-Marc Gaulier.

Bocage habité : délimiter les espaces urbanisés et agricoles en recréant des corridors écologiques

 

Le quartier des Hautes Perrières est situé sur d’anciennes terres agricoles remodelées par le remembrement dans les années 70. Conséquence : la perte des haies bocagères et des frontières naturelles.

 

« L’idée du bocage habité repose sur la redéfinition d’une limite forte entre l’urbanisé et l’agricole. Les deux parcs viennent constituer de nouveaux corridors écologiques et structurent le bocage, qui n’est plus traditionnel, mais qui a cette fonction d’affirmer une limite. Les haies bocagères permettent alors de constituer un maillage plus fin. On vient tramer avec des essences locales et variées à travers le quartier par des espaces un peu moins denses qui permettent d’avoir des continuités pour la mobilité et les échanges des oiseaux ou des insectes. Ainsi, ils peuvent aller d’un point à un autre plus facilement. Cela crée des espaces plus sécurisant pour les animaux. »

 

Cadre de vie : une expérience diversifiée de la nature

 

« Les deux vallons ont des usages différents et complémentaires. Le Vallon du Peillac se trouve entre deux zones urbanisées avec une topographie prononcée. Ici, nous avons travaillé la notion d’observation, de contemplation et de balade avec la réalisation de belvédères dans le prolongement des venelles par exemple. Tandis que sur le Clos Sotin, il y a un lien avec l’idée de production, de nourriture et de travail. Son aménagement traduit ce principe avec des vergers et de grandes prairies où il serait possible de développer de l’écopâturage. Pour que ce type de projet soit possible, il est nécessaire de trouver des liens avec des acteurs locaux. Le projet paysager a été imaginé dans cette logique d’échange avec les activités agricoles. Les surfaces réservées au verger sont particulièrement conséquentes ce qui, en termes d’économie de projet pour un aménageur, n’est pas neutre. C’est un vrai effort qui a été fait dans l’aménagement du quartier. »

 

Les infos clés 

 

  • Les premiers habitants s'installent en 2022 sur le quartier ;
  • Les deux vallons seront intégrés au projet de gestion différenciée des espaces de nature de la commune ;
  • Diagnostic d’archéologie préventive réalisé en 2021 et donnant lieux à des fouilles ;
  • 1 permis de construire déposé en 2020 (chantier en cours) : Programme Aiguillon / 36 logements locatifs sociaux ;
  • 1 permis de construire déposé en 2021 : Programme Arch’Immobilier et Keredes / 48 logements dont 25 en accession libre , 9 en accession maîtrisée et 14 en accession sociale.

 

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