C’est un projet singulier, né de trois volontés. Celles de Rennes Métropole, du CHU de Rennes et de l’Asfad de créer un lieu ressource pour les femmes victimes de violences conjugales. Ainsi est née la Maison des femmes Gisèle Halimi. Rencontre avec Maëlle Daniaud, Directrice Générale de l’Asfad* et Annietha Gastard, Responsable d’opérations chez Territoires.
Quelle est la genèse de la Maison des femmes Gisèle Halimi ?
Maëlle Daniaud : Le projet a émergé après le Covid, et dans la foulée d’une étude de Rennes Métropole. Le principe : amener une proposition globale dans le parcours des femmes victimes de violences, et leurs enfants, avec l’écoute, l’accueil inconditionnel, un environnement sécurisant et la gratuité. Du côté de l’Asfad, nous devions étendre notre accueil de jour. Le CHU souhaitait également un lieu dédié. Résolution est prise d’accueillir les femmes sur un même site, pour un accompagnement social, médical et juridique.
Annietha Gastard : Territoires est intervenu dès les prémices du projet, avec son expertise, via un mandat de réalisation signé en mars 2022. Il fallait appréhender les attentes des trois acteurs et trouver la meilleure solution pour répondre aux différents enjeux.
En quoi est-ce un projet innovant ?
MD : Il est unique en son genre dans le grand Ouest. C’était nouveau pour nous de centraliser les différents services avec un site réutilisable facilement ! L’équipe a été excellente et nous a vraiment bien accompagnée.
AG : Tout l’enjeu reposait sur la rapidité de conception et d’installation sur le site de l’hôpital sud, qui disposait d’un foncier temporairement disponible. Le bâtiment modulaire s’est trouvé être la forme architecturale la plus adaptée. Seulement deux ans plus tard le lieu est ouvert, en octobre 2023. Un temps record dans le temps de l’aménagement et la construction !
Comment avez-vous travaillé tous ensemble ?
AG : Les trois parties prenantes ont participé tant à la conception qu’à la réalisation. Il a fallu veiller à cette coordination, faire consensus et amener les gens vers un compromis, dans un rythme soutenu.
MD : C’est un collectif de partenaires avec des contraintes et des attentes différentes. Territoires, et notamment Annietha Gastard, se sont pleinement imprégnés des enjeux sociaux et sanitaires. Et malgré un montage complexe, ils ont su gérer les difficultés… et faire preuve d’agilité à toutes les étapes.
Comment définiriez-vous la maison des femmes Gisèle Halimi ?
MD : Nous sommes fiers d’accueillir les femmes ici, dans des locaux douillets de 500 m2. Les espaces sont lumineux et l’étage a même une terrasse. Il y a un jardin, un ascenseur, une cuisine… on est loin d’imaginer que nous sommes dans du préfabriqué !
La Maison des Femmes a été conçue comme une réponse sur-mesure à un besoin fort sur le territoire. Un projet à la fois adapté aux contraintes du site, aux besoins des occupant·es et à ses futures mutations. Demain, les modules et leurs usages pourront être réemployés ailleurs ou différemment.